Pour les parents séparés, les frais de rentrée peuvent devenir un casse-tête : sont-ils compris dans la pension alimentaire ? Cela dépend il du mode de résidence des enfants ? Qui paie quoi exactement ? Tout va dépendre de la convention parentale ou de la décision de justice.

Les différentes manières de répartir les frais de rentrée pour les enfants

Fournitures scolaires, achat des nouveaux vêtements, inscriptions aux activités extrascolaires et les dépenses annexes qu’elles engendrent comme les tenues, les équipements, les instruments… Les frais de rentrée comprennent toutes ces dépenses qui sont plus ou moins incompressibles et que l’on ne peut pas échelonner sur l’année. Pour autant, elles ne sont traitées de la même manière d’une famille à une autre. Les parents séparés et pour lesquels aucune décision du Juge aux Affaires Familiales n’est intervenue, doivent s’entendre entre eux et peuvent faire comme ils le souhaitent. Au regard de la loi, il faut que « chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant. » (Article 371-2 du Code civil).

Pour les autres, tout dépend de comment est rédigé l’accord entre les parents (bien souvent la convention parentale) ou la décision de justice rendue par le juge aux affaires familiales.

La question n’est pas liée à la résidence des enfants (résidence chez l’un des parents avec droit de visite et d’hébergement pour l’autre ou résidence alternée) : la pension alimentaire peut par exemple être mise en place y compris lors d’une résidence alternée, si les revenus des parents sont très éloignés.

Il existe plusieurs manières de répartir les frais qui ressortent généralement des conventions parentales ou des décisions judiciaires :

  • Une contribution aux frais d’entretien et d’éducation des enfants qui couvre tous les frais des enfants ;
  • Une pension alimentaire et une répartition de certains frais entre les parents généralement par moitié ou au prorata de leurs revenus ;

Une contribution aux frais d’entretien et d’éducation des enfants qui couvre tous les frais des enfants

Dans cette situation, le parent qui reçoit la contribution aux frais d’entretien et d’éducation des enfants sous forme de pension alimentaire est celui qui paie la totalité des frais des enfants. Il doit faire face au budget des enfants avec sa propre contribution et celle de l’autre parent.

Donc, tombent dans ce budget tous les frais des enfants : ceux du quotidien (alimentation, hygiène, transports quotidiens, cantine, téléphone, etc.), et ceux plus exceptionnels ou moins récurrents (frais de santé non remboursés, voyages scolaires, etc.). Les frais de rentrée sont alors inclus dans le budget des enfants et le parent qui reçoit la pension alimentaire de l’autre parent doit faire face à ces frais avec celle-ci.

C’est à lui de gérer le budget des enfants sur l’année, peu importe qu’il y ait des pics de dépenses à certains moments. C’est pour cela que la pension alimentaire est versée 12 mois sur 12, même quand l’autre parent a les enfants avec lui en vacances.

Sont donc en principe prévues à la fois une pension alimentaire et une répartition de certains frais entre les parents, généralement par moitié ou au prorata de leurs revenus.

Il faut bien regarder comment est rédigée la décision ou la convention parentale. Généralement il y a une liste qui répertorie les frais qui sont répartis entre les parents selon un ratio à définir.

Quand les revenus des parents sont égalitaires et ont vocation à le rester, une répartition par moitié est envisageable. A défaut, une répartition au prorata des revenus pourra être plus équitable, surtout si elle est revue régulièrement, idéalement chaque année.

Les activités extrascolaires font souvent partie de cette liste, notamment parce que les enfants peuvent changer régulièrement d’activités et qu’il est donc difficile d’inclure un montant fixe dans le budget ou parce que le montant des frais varie d’année en année.

Il est aussi possible de prévoir que l’équipement nécessaire à la pratique des activités est lui aussi pris en charge par les parents en fonction du ratio choisi, (kimono, les chaussons de danse, la flute, la raquette de tennis, les chaussures de football, etc).

Pour ce qui est des fournitures scolaires, elles ne sont généralement pas traitées à part comme des frais dits exceptionnels et tombent dans le budget couvert par la pension alimentaire. Mais rien n’empêcherait de les intégrer amiablement dans la liste des frais exceptionnels.

Pour ce qui est des achats vestimentaires de la rentrée, la réponse est moins évidente.  Bien souvent les frais d’habillement sont couverts par la pension alimentaire, du moins les frais d’habillement courant. Cependant, les parents peuvent prévoir que les grosses pièces – comme un manteau par exemple – seront traitées séparément et le coût réparti entre eux. C’est souvent le cas en résidence alternée. Dans ce cas, les parents achètent l’un et l’autre les vêtements courants pour leurs enfants quand ils sont chez eux. En revanche, ils se répartissent les frais afférents aux grosses pièces d’habillement.

Qui perçoit les aides et allocations de rentrée ?

Il n’y pas de réponse standard puisque tout dépend du type d’aides et d’allocations, du mode de garde mis en place pour les enfants, et des éventuels accords trouvés entre les parents et repris dans leur convention parentale.

Les aides et allocations de rentrée quand les parents sont séparés

En dehors des allocations familiales classiques, il existe une allocation spécifique pour la rentrée :  l’allocation rentrée scolaire (ARS). Elle est versée sous conditions de ressources aux familles ayant des enfants de 6 à 18 ans scolarisés, en apprentissage ou pris en charge dans un établissement d’accueil spécialisé.

Il existe d’autres systèmes d’aides comme les bourses, les aides pour la cantine, le Pass’Sport, etc. Elles sont souvent conditionnées au niveau de ressources et sont versées au niveau local ou régional.

Parfois, certaines entreprises versent aussi à leurs salariés des primes pour la rentrée scolaire de leurs enfants.

Comment les aides et allocations versées pour la rentrée sont-elles réparties ?

A part pour les allocations familiales en cas de résidence alternée qui peuvent alors être réparties par moitié entre les parents, la CAF verse les allocations à un seul parent, généralement, celui chez qui les enfants résident.

Dans les conventions parentales, afin d’éviter tout problème entre les parents, il peut être utile de préciser qui va bénéficier du rattachement social des enfants, c’est-à-dire qui va être attributaire des allocations.

Les aides, quelles qu’elles soient, ne sont pas déduites de la pension alimentaire versée. Elles viennent en supplément. Elles sont pour les enfants et leur bénéficient.

Quand une entreprise verse une prime à un parent pour l’aider à payer les frais de rentrée, il peut être prévu que le parent qui la perçoit, s’il n’a pas la résidence principale des enfants qu’il reversera tout ou partie de cette prime au parent qui paiera les frais.

Pour déterminer à l’amiable les termes de l’organisation du quotidien des enfants, il est possible de procéder par la rédaction d’une convention parentale et l’avocat peut être très utile pour vous aider à tout prévoir.

En cas de désaccord, il faudra faire arbitrer par le Juge aux Affaires Familiales.

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